En 5ème, le programme de français invite les élèves à interroger leur représentation du héros et de l’héroïsme à travers l’étude de textes épiques. Il est même recommandé de construire un corpus de textes à partir de chansons de geste et de romans de chevalerie. En effet, appuyer cette séquence sur l’époque médiévale semble opportun pour faire du lien avec le cours d’histoire. La découverte de la figure du chevalier permet aux élèves de s’approprier les codes du registre épique mais aussi de comprendre qu’un héros n’est pas que force et courage. Comme le héros antique, le chevalier doit se montrer exemplaire en faisant preuve de qualités morales.
1. L’héroïsme : de la force physique à l’exemplarité morale
Quand on demande aux élèves de donner des adjectifs pour qualifier les chevaliers, ils se réfèrent principalement à leur force physique, à leurs capacités guerrières et à leur violence. Cette image est véhiculée non seulement par le cinéma mais aussi plus largement par nos représentations collectives. Qui dit chevalier, dit en effet tournoi de joutes, duels, croisades et armures…
Pourtant, l’étude des romans de chevalerie réserve bien des surprises aux élèves ! En effet, ils découvrent alors que le chevalier est aussi un homme amoureux qui accorde beaucoup d’attention à sa dame. De même, ils s’étonnent en découvrant le code chevaleresque, notamment lorsqu’ils apprennent que le combattant victorieux doit avoir pitié de son ennemi vulnérable s’il le demande.
Les textes médiévaux leur montrent une autre facette du chevalier. Ils peuvent constater les nombreuses qualités morales de ces héros du Moyen Âge : la piété, la loyauté envers le suzerain mais aussi le respect et la fidélité dus aux dames.
2. S’approprier le registre épique
Le registre épique est familier aux élèves sans qu’ils le sachent. En effet, il est très utilisé au cinéma mais aussi dans les séries fantastiques destinées aux adolescents. On le retrouve aussi, et cela peut donner lieu à des travaux d’expression écrite intéressants, dans les commentaires sportifs.
De l’Antiquité à nos jours, le but est resté le même : faire vibrer le public en lui donnant à voir des héros aux qualités exceptionnelles remportant des victoires stupéfiantes sur des adversaires redoutables. Le registre épique s’appuie sur la lutte binaire du bien contre le mal, du gentil contre le méchant.
Pour exalter le lecteur ou le spectateur, la recette est généralement la même : commencez avec une bonne dose d’énumérations, ajoutez quelques hyperboles plus ou moins discrètes, saupoudrez les champs lexicaux du combat et de la violence, enfin rendez le tout plus savoureux grâce au présent de narration !
Les élèves doivent comprendre la dimension spectaculaire de ce registre. D’ailleurs, ils apprécient particulièrement les textes épiques. Le rire provoqué par certaines exagérations permet de mettre à distance la violence des scènes décrites. Lors d’exercices d’expression écrite, ils prennent eux aussi plaisir à briser des épées en mille morceaux, à trancher des bras et à faire gicler des torrents de sang… Très vite, ils deviennent des adeptes de l’hyperbole !
3. Le lexique de la chevalerie
Il ne s’agit pas d’assommer les élèves avec un lexique désuet qu’ils n’auront jamais l’occasion d’utiliser plus tard.
En revanche, une séquence sur le roman de chevalerie peut être l’occasion de travailler avec les élèves sur les synonymes et les niveaux de langage. L’utilisation des énumérations leur apprend à détailler et développer leur récit. Pour cela, ils doivent enrichir leur vocabulaire en s’appuyant notamment sur des adjectifs et sur des verbes d’action.
Par ailleurs, quelques mots suffisent à comprendre un texte épique du Moyen Âge… On leur enseignera donc les noms donnés aux différents éléments de l’équipement d’un chevalier : écu, haubert, heaume…
4. Proposer une recherche documentaire
L’époque médiévale passionne les élèves. C’est donc l’occasion idéale de leur proposer d’effectuer une recherche documentaire pour présenter des exposés aux autres.
Les sujets ne manquent pas et vous pouvez laisser les élèves en soumettre : le château fort, les croisades, la torture au Moyen Âge, les sorcières, les armes médiévales, l’organisation sociale.
Mathieu
Après avoir été professeur de lettres classiques pendant 11 ans, je suis devenu auteur de livres numériques en auto-édition. Par ailleurs, je publie sur ce blog des articles en lien avec l’histoire littéraire et la didactique des lettres.